Présentation
La surdité est un handicap invisible. Pourtant, elle concerne plus de 4 millions de personnes en France, ce qui en fait le premier handicap.
La population sourde et malentendante en France/UNAPEDA (article publié le samedi 26 novembre 2005) :
Les chiffres concernant la surdité sont difficiles à obtenir : beaucoup d’études comptent ensemble différents types de handicap et des études spécifiques sur les sourds ne portent souvent que sur une partie d’entre-eux. Les chiffres donnés par rapport à la population totale des sourds et malentendants ne sont que des estimations. Cependant on peut affirmer que la déficience auditive est le handicap qui, en France, touche le plus de personnes.
En l’absence de statistiques officielles, mais selon le Ministère de la Santé, on évalue à 6,6 % de la population le nombre de Français victimes d’un déficit auditif.
Ceci correspond à 4 millions et 92 000 personnes se répartissant ainsi :
- 111 600 personnes atteintes de déficience auditive profonde ( perte supérieure à 90 décibels),soit 1,8 pour mille de la population , dont 80 000 pratiquant la LSF ( Langue des Signes Française ).
- 372 000 personnes atteintes de déficience auditive sévère (perte comprise entre 70 et 90 db), soit 0,6 % de la population.
- 1 300 000 personnes atteintes de déficience auditive moyenne ( perte comprise entre 40 et 70 db ), soit 2,10 % de la population.
- 2 308 400 personnes atteintes de déficience auditive légère ( perte comprise entre 20 et 40 db), soit 3,72 % de la
population.
Les personnes « devenues sourdes » et les personnes âgées représentent 88 % de cette population.
600 000 malentendants portent un appareil auditif.
La surdité congénitale touche un nouveau né sur 1000, soit 700 enfants sourds chaque année.
La surdité n'est pas uniforme. Il existe différents degrés qui vont de la surdité légère à la surdité profonde. Il existe différents types de surdité (surdité de perception, surdité de transmission). Certaines surdités associent d'autres symptômes (troubles psychomoteurs par exemple). La plupart des surdités sont d'origine génétique. On estime en effet aujourd'hui, que 60% (voire 80%) des surdités précoces sont d'origine génétique, 30% environ d'origine externe ou infectieuse, et 10% environ d'origine inconnue... qui pourraient bien être génétique.
La prise en charge est multiple. Dans les familles « homogènes » (enfant sourd qui nait dans une famille sourde), il n'y a pas de difficultés aigües Toute la famille communique de la même façon. En revanche, un enfant sourd qui nait dans une famille entendante rencontrera nécessairement plus de difficultés à se positionner. C'est pourtant le cas le plus fréquent. En effet, 95 % des enfants sourds naissent de parents entendants.
La prise en charge est particulière à chaque enfant. Elle est rediscutée et réajustée en permanence en fonction des besoins, de l'évolution, du confort psychologique de l'enfant et aussi du projet des parents.
Cette prise en charge peut être assurée et coordonnée par un SSEFIS (Service de soutien à l'éducation familiale et à l'intégration scolaire-déficients auditifs après 3 ans).
Le projet peut s'appuyer sur la LSF, le LPC (Langage parlé complété), l'oralisation, la psychomotricité...
La loi de 2005 a beaucoup changé la prise en charge des enfants handicapés. Elle s'appuie sur deux concepts essentiels : l'accessibilité et la compensation.
http://informations.handicap.fr/decret-loi-fevrier-2005.php
Ecole Beauregard :
La maternelle à Beauregard propose une « scolarisation en milieu ordinaire » des enfants sourds et malentendants.
Les deux classes (PS/MS de Christel Brizard et MS/GS de Christel Barré) qui accueillent deux enfants sourds chacune bénéficient de certains aménagements en terme d'effectifs (17 et 16 élèves) et en terme d'aide (une Auxiliaire de Vie Scolaire collective pour les deux classes -Ayla- et une AVS individuelle -Sarah- pour Erwann à hauteur de 14 heures par semaine).
Les deux maîtresses signent couramment tout au long de la journée. Madame Barré utilise aussi le LPC.
Alexis Estève, professeur sourd travaille auprès de classes d'enfants sourds depuis bientôt 20 ans. A Beauregard, dans les classes de maternelle, il fait un travail essentiel lors des ateliers-langage. Il est rémunéré pour un peu plus d'un mi-temps par l'association ASREA (association pour la sauvegarde et la rééducation de l'enfance et de l'adolescence). Cette association perçoit des financements du Conseil Général et de la mairie de La Rochelle. Au demeurant, sa rémunération n'ayant pas augmentée depuis 20 ans, Monsieur Estève a dû diminuer, de fait, son nombre d'heures.
L'équipe éducative de l'école Beauregard assure une scolarisation de grande qualité aux enfants sourds. Cependant, deux problématiques demeurent : le peu de temps dont dispose Alexis Estève (qui doit se partager entre toutes les classes maternelles et élémentaires accueillant des enfants sourds) et la nomination des AVS. Les AVS de Beauregard sont certes très compétentes mais elles n'ont pas été formées en Langue des Signes. Il en existe pourtant sur La Rochelle...
A consulter absolument : le décret de 2008 qui précise les conditions d'apprentissage du bilinguisme (Langue des Signes et langue française) en élémentaire et secondaire.
Entre autres :
Article L.112-2-2 : «Dans l'éducation et le parcours scolaire des jeunes sourds, la liberté de choix entre une communication bilingue, langue des signes et langue française, et une communication en langue française est de droit. Un décret en Conseil d'État fixe, d'une part, les conditions d'exercice de ce choix pour les jeunes sourds et leurs familles, d'autre part, les dispositions à prendre par les établissements et services où est assurée l'éducation des jeunes sourds pour garantir l'application de ce choix».
… « Le ministère de l'Éducation nationale a en conséquence pour tâche de mettre en œuvre les conditions de l'enseignement de la L.S.F. pour tous les élèves concernés par ces nouvelles dispositions législatives. »
http://www.education.gouv.fr/cid22246/mene0800665c.html